L’azote est un nutriment essentiel à la croissance des végétaux et donc un facteur majeur de production des systèmes de culture. Cependant, son utilisation déséquilibrée dans les systèmes peut entraîner :
Une meilleure maîtrise du cycle des nutriments, dont l’azote, dans les agrosystèmes reste un levier incontournable pour atteindre la multi-performance de la production agricole.
Depuis 2015, 2 projets phares ont été menés en Grand Est sur cette thématique avec pour objectif de tendre au bouclage du cycle de l’azote :
La fertilisation azotée est le premier poste de dépenses énergétiques et d’émissions de gaz à effet de serre sur les exploitations de la région Grand Est : c’est donc le premier levier sur lequel agir pour limiter ces émissions. La fertilisation azotée induit également des pertes d’ammoniac vers l’air et de nitrates vers les eaux, et donc contribue à la pollution de ces milieux. Optimiser la fertilisation azotée permet ainsi de limiter les pertes d’azote et présente un double enjeu environnemental et économique : cela consiste à trouver le bon équilibre entre besoins de la plante, reliquats azotés du sol et apports exogènes.
Afin d’aider au raisonnement de la fertilisation azotée, la méthode Lor’N a été mise en place au début des années 2000. Retrouvez le guide ici.
Un nouveau projet nommé "ORFEA - Observatoire Régional de la FErtilisation Azotée" est en cours d’émergence depuis 2023. Retrouvez sur la page suivante toutes les informations sur le projet.
La directive dite "nitrates" (91/676/CEE), adoptée en 1991, définit les modalités de lutte contre la pollution des eaux provoquée ou induite par les nitrates à partir de sources agricoles.
Elle prévoit la délimitation de zones dites vulnérables, définies comme toutes les zones qui alimentent des eaux atteintes par la pollution par les nitrates d’origine agricole et celles qui sont susceptibles de l’être. Une cartographie dynamique des zones vulnérables et autres zonages liés à la directive "nitrates" de la région Grand Est est disponible en ligne : accéder à la carte.
Elle a 2 objectifs :
Elle fait partie intégrante des règles contrôlées pour la conditionnalité PAC. Elle concerne toutes les filières et tous les modes de productions (agriculture biologique, cultures spécialisées, ...).
Le nouveau Programme d’actions régional applicable au 1er septembre 2024
Le 7ème Programme d’actions régional (PAR) a été signé le 4 juillet 2024 par la préfète de Région, il est entré en vigueur le 1er septembre 2024, remplaçant le PAR 6.
Le PAR vient renforcer certaines mesures du septième Programme d’Actions National (PAN 7) de la directive nitrates :
En parallèle de la directive nitrates, la Région Grand Est, avec l’appui de la Chambre d'agriculture Grand Est et de parties prenantes régionales (AESN, CA10-52, CA54, BRGM, INRAE, DRAAF, DREAL, Syndicat des eaux de Pulligny, Ardenne Métropole, GIEE,…) est partenaire du projet INTERREG GEMS (2024-2028). Le projet « GEMS : Groundwater management in vulnerable zones with agriculture activities », vise à un échange de bonnes pratiques permettant une meilleure gestion des eaux souterraines dans les zones vulnérables nitrates.
Le terme de Produits résiduaires organiques (PRO) recouvre un ensemble considérable de produits organiques utilisables en agriculture, retournés au sol pour leurs propriétés fertilisantes (azote, phosphore, potasse…) et/ou amendantes (organiques et basiques). Ils sont d’origine agricole, industrielle ou encore issus de déchets urbains, et de nature très différente. Issus d’organismes vivants et de produits organiques, les PRO sont constitués d’une fraction organique et d’une fraction minérale. Les PRO présentent des intérêts agronomiques et environnementaux en améliorant la fertilité des sols, qui se traduit à plusieurs niveaux : chimique, physique et biologique.
D’un point de vue chimique, les PRO apportent des éléments nutritifs pour la plante comme le N, P, K qui peuvent se substituer aux engrais minéraux et préserver ainsi des ressources fossiles. En France en 2014, 25 % de l’azote, 54% du phosphore et 71% de la potasse épandus proviennent des PRO (Houot et al, 2014).
D’un point de vue physique, les PRO permettent d’alimenter les sols en matière organique, conduisant à une meilleure structuration des sols et une limitation de l’érosion et de l’imperméabilisation.
Enfin, d’un point de vue biologique, l’apport de PRO permet d’alimenter par exemple la macro et microfaune du sol qui jouent un rôle important, notamment dans la minéralisation de la matière organique et la porosité des sols.
Cependant, la bonne gestion des PRO est indispensable de manière à limiter les risques de pertes de nitrates ou de phosphates vers les eaux ainsi que les pertes d’ammoniac vers l’air.