La pollution de l’air correspond à l’introduction dans l’atmosphère de substances liées aux activités humaines (transports, industries, agriculture, chauffage, etc.). Certaines substances émises dans l’air peuvent aussi être d’origine naturelle (volcanisme, érosion, etc.). Ces polluants peuvent impacter négativement la santé et/ou l’environnement.
Certaines de ces substances sont réglementées, c’est-à-dire qu’un plafond d’émission et/ou de concentration dans l’air ambiant est à respecter (pour les particules fines par exemple). D’autres, font l’objet de travaux de recherche.
Parmi les polluants atmosphériques, intéressons-nous tout d’abord aux particules. Les particules présentent des natures diverses et proviennent de multiples sources. Elles peuvent être :
Les particules se classent en fonction de leur diamètre. Parmi les différents types de particules, deux qualifiées de respirables sont surveillées : les PM10 (diamètre < à 10 microns) et PM2,5 (diamètre < à 2,5 microns).
On distingue deux types d’exposition à la pollution de l’air :
De nombreux secteurs d’activités sont concernés par la problématique de la qualité de l’air : transports, industries, résidentiel… et parmi eux, l’agriculture. Le graphe ci-dessous présente la part de contribution des différents secteurs d’activités aux émissions de polluants de l’air en Grand Est. L’agriculture est principalement concernée par les émissions d’ammoniac et de particules fines PM10 (respectivement issues du secteur agricole à 91 % et 39 %).
Ces chiffres sont issus de l’Observatoire climat-air-énergie d’ATMO Grand Est que vous pouvez consulter en cliquant ici.
En effet, la présence d’ozone à de fortes concentrations dans l’air pendant la période estivale a des effets néfastes sur certaines cultures (blé, tomates, laitues, haricots, pois, fèves, soja, melon etc.). L’effet oxydant de l’ozone va entraîner une diminution de la photosynthèse, l’apparition de nécroses donc un ralentissement de la croissance du végétal. Les conséquences de cette pollution pour l’agriculture sont donc des pertes de rendement (évaluées à 10% en moyenne pour le blé en Île-de-France*) et une baisse de la qualité des produits.
Une étude sur le coût économique pour l’agriculture des impacts de la pollution de l’air par l’ozone (projet APollO) menée par l’INERIS et l’APCA et financée par l’ADEME a publié ses résultats en octobre 2020. Pour plus d’informations, cliquer ici.
Certaines périodes de l'année connaissent une augmentation significative des polluants dans l’air (épisode de pollution), qui peuvent dépasser les concentrations réglementaires. Ces pics peuvent être d’une plus ou moins forte intensité, d’une durée variable, et dépendent principalement des conditions météorologiques. En fonction de la période de l’année, les pics peuvent avoir différentes origines :
En sortie d’hiver et en période de reprise de végétation, les premiers apports d’azote sont présents.
A cette même période, il n'est pas rare d'observer des conditions météorologiques très stables, avec des températures plutôt froides la nuit et le matin, qui se réchauffent dans la journée. Ces conditions limitent la dispersion des polluants dans l'air et peuvent conduire à des épisodes de pollution de l’air aux particules PM10. Celles-ci sont alors souvent composées de nitrate d’ammonium, qui se forme à partir de polluants de l’air émis par le trafic routier et les activités industrielles (oxydes d’azote) combinés avec l’ammoniac provenant principalement de la fertilisation azotée des cultures (schéma ci-dessous).
Depuis 2017, un arrêté inter-préfectoral relatif à la gestion des épisodes de pollution atmosphérique en Grand Est prévoit des mesures à appliquer pour chaque secteur d’activité en cas de dépassement de seuil de concentration réglementaire. Suivant le type d’épisode, les mesures à appliquer peuvent cibler différents secteurs d’activités. L’agriculture est notamment concernée par les épisodes PM10 de types mixtes, avec des mesures mobilisables spécifiques aux activités agricoles.
Le PREPA fixe la stratégie de l’État pour réduire les émissions de polluants atmosphériques au niveau national et respecter les exigences européennes. Il est composé d’un décret qui fixe des objectifs de réduction à horizon 2020, 2025 et 2030 et d’un arrêté qui détermine les actions de réduction des émissions à renforcer et à mettre en œuvre pour les différents secteurs d’activités.
Pour connaitre l’état de la qualité de l’air de votre territoire aujourd’hui et les prévisions pour les 2 prochains jours, rendez-vous sur le site d’ATMO Grand Est.
Pour être informé lorsqu’un épisode de pollution de l’air est en cours, c’est simple, il suffit de s’inscrire au bulletin d’ATMO Grand Est en suivant ce lien.
A l’échelle d’une ferme, les pertes d’azote sous forme d’ammoniac (NH3) sont possibles à différents postes : illustration ci-contre
Dépendante des conditions météorologiques, l’agriculture a toutefois la capacité d’agir en mobilisant différents leviers. Cliquez-ici pour découvrir ces leviers plus en détails !
Sur la thématique émergente des produits phytosanitaires et de l’air, les Chambres d’agriculture se sont engagées de façon pro-active sur le sujet, et ont élaboré un recueil de fiches pratiques permettant d’apporter des éléments de compréhension sur la qualité de l’air, les produits phytosanitaires, les mécanismes de transferts et les pratiques permettant de limiter les risques de transferts de produits phytosanitaires dans l’air.