Chaque aléa climatique et l’enjeu du réchauffement climatique mettent le sujet du carbone et de l’atténuation climatique en avant. Mais qu’en est-il en agriculture ? De quoi parle-t-on concrètement ? Découvrez-le en parcourant cette page et les documents disponibles.
Les impacts du réchauffement climatique sont d’année en année plus perceptibles : stress hydrique, difficultés de conduite des cultures, baisse de rendement, déficit fourrager, moindres performances animales,…
Le réchauffement climatique est lié directement au phénomène d’effet de serre. Celui-ci nous est vital car sans lui, la température de la planète serait de -18°C ! Mais l’important dans la nature c’est l’équilibre. Et, malheureusement, l’effet de serre s’intensifie par l’augmentation significative des émissions de Gaz à effet de serre (GES) liées aux activités humaines. Des GES, comme tout secteur d’activité, l’agriculture en émet ! Mais celle-ci a aussi la capacité d’en séquestrer ! C’est pour cela qu’on dit souvent qu’en matière de climat, l’agriculture est à la fois une cause et une solution !
S'engager dans une démarche bas carbone, c’est connaître et réduire son empreinte carbone, tout en améliorant ses performances techniques, économiques et environnementales. Cela passe par une approche stratégique globale de votre exploitation, pour trouver des leviers d’actions en adéquation avec vos objectifs, votre ferme et votre volonté d’évolution.
Quels que soient vos choix de leviers (productions végétales, bâtiments, énergie, stockage de carbone, productions animales, alimentation, effluents,...), les Chambres d'agriculture vous accompagnent dans la réduction de votre empreinte carbone par la formation et l’accompagnement tout au long de votre parcours de transition.
En 2022, l’agriculture représente 21% des émissions nationales de Gaz à effet de serre (GES) en France. Elle participe, comme les autres secteurs d’activités économiques, à la production de GES. Mais, à l’inverse des autres secteurs (logement, transport, industrie, énergie, déchets), l’agriculture est en capacité de stocker du carbone dans les sols et les végétaux ligneux. L’agriculture représente l’une des solutions dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) qui vise à atteindre la neutralité carbone en 2050.
Au niveau national, l’action d’atténuation climatique est encadrée par la SNBC qui fixe les objectifs de transition carbone pour les différents domaines d’activités. La finalité : atteindre la neutralité carbone en 2050 ! Pour l’agriculture, l’objectif est de réduire de 46 % les émissions de GES par rapport à 2015 : passer de 89 à 48 MTéqCO2.
Et en Grand Est : ambition de réduire les émissions de GES de 66 % (/2014).
Et en Europe : objectif de -55 % des émissions en 2030 (/1990 – tous secteurs confondus).
Une troisième version de la SNBC est attendue pour fin 2024. En réponse à la nécessité d’intensifier les efforts de décarbonation et pour atteindre l’objectif de -46% d’émissions de GES agricoles pour 2050, l’objectif intermédiaire pour 2030 devrait passer de -18% à -22% d’émissions de GES.
En savoir plus sur la Stratégie nationale bas carbone
Parler bas carbone, c’est s’interroger sur les émissions de GES d’une exploitation et sur sa capacité à stocker du carbone. La différence entre les émissions de GES et le stockage de CO2 d’une ferme forme l’empreinte carbone (ou le bilan carbone).
Pour limiter le réchauffement climatique, il faut atténuer les émissions de GES. La transition « carbone » passe, en agriculture, par une baisse des 3 principaux GES : dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4) et protoxyde d’azote (N2O).
L’optimisation des performances, en s’appuyant sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes, est souvent bénéfique sur le plan carbone/GES. En outre, le bas carbone permet d’accroître l’autonomie et la durabilité/résilience des systèmes agricoles. Cette transition peut être accompagnée et peut constituer un complément de revenu.
Le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et protoxyde d’azote (N2O) ont des contributions à l’effet de serre différentes. Ces distinctions sont caractérisées par le Pouvoir de Réchauffement Global (PRG), dont l’unité de référence est l’équivalent CO2 (éqCO2). En somme, le PRG permet d’additionner les choux et les carottes !
Par exemple, 1 kg CH4 = 28 kg CO2.
Sur une exploitation, en fonction des systèmes de productions et des pratiques agricoles mises en œuvre, les postes d’émissions sont les suivants :
Principaux postes d’émissions de GES agricoles sur une ferme :