Le Partenariat Européen pour l’Innovation (PEI) ARPEEGE (Autonomie en Ressources Protéiques et Energétiques des Elevages du Grand Est) a été construit avec 24 partenaires acteurs des filières végétales et animales de l’amont à l’aval.
Proposer de nouvelles pistes pour évoluer dans la maîtrise des intrants c’est là tout l’objectif d’ARPEEGE afin de développer et sécuriser une complémentarité entre les productions végétales et les productions animales qui soit garante de l’autonomie alimentaire des élevages du Grand Est.
Et cela passe notamment par l’augmentation de la biodiversité et la préservation de la ressources en eau via l’allongement des rotations avec l’introduction de légumineuses et de plantes riches en protéines dont la valorisation économique est faible : l’enjeu réside alors dans la valorisation de cultures à bas niveau d’impact pour couvrir les besoins en énergie et protéines des élevages et ainsi créer du lien entre nos exploitations.
Différentes solutions sont alors imaginées et testées à travers le PEI pour une durée de 3 ans :
Les systèmes de culture sont soumis à différentes contraintes techniques (gestion des ravageurs, contraintes climatiques), réglementaires (restrictions d’utilisation des produits phytosanitaires, disparition de certaines molécules) et économiques (instabilités des productions, fluctuations des prix). Afin de pallier ces problèmes, différents leviers sont étudiés dans le projet.
Citons par exemple :
Les partenaires du projet ARPEEGE ont étudié le potentiel agronomique de ces cultures en Région Grand Est.
Le soja est une culture qui produit des graines riches en protéines particulièrement intéressante pour l’alimentation du bétail.
Capable de fixer l’azote de l’air et peu consommatrice de produits phytosanitaires, c’est aussi une culture intéressante d’un point de vue agronomique.
Développer les surfaces de soja en France nous permettrait d’améliorer notre autonomie protéique et d’approvisionner nos filières non-OGM tout en limitant le recours aux intrants. Mais est-il réaliste de vouloir produire du soja partout ? Quels est son potentiel de rendement dans la région Grand Est ? Où se situent les territoires les plus favorables à la production ? Ce sont les questions que se sont posés les partenaires du projet ARPEEGE.
Ressources :
La polyculture-élevage à l’échelle territoriale a de nombreuses vertus : notamment celui de boucler les cycles des nutriments en recyclant la matière organique et en diminuant l’importation de fertilisants chimiques. Elle permet également d’accroître la résilience des systèmes, notamment en sécurisant le système fourrager.
Certaines coopérations entre agriculteurs s’opèrent déjà sur le territoire : échange foin/fumier, pâturage des intercultures…
48 agriculteurs enquêtés et leurs partenariats analysés afin d’en inspirer d’autres.
L’accompagnement de nouvelles coopérations céréaliers-éleveurs s’est poursuivi avec la construction d’outils techniques, méthodologiques et juridiques.
Ressources :
Connue pour ses bénéfices agronomiques, la luzerne tient également ses promesses comme fourrage riche en protéines. En effet, économe en produits phytosanitaires et autonome en azote, elle permet également de structurer le sol par son système racinaire profond. Mais alors comment utiliser et bénéficier au maximum de tous ses atouts ? Zoom sur son potentiel d’implantation en Grand Est selon ses critères d’exigences pédologiques, et retours sur les résultats d’une enquête de pratiques agriculteurs et à dire d’experts, interrogés à 90% sur les zones de polyculture-élevage de la région Grand Est (135 agriculteurs répondants soit une surface totale en luzerne de 1200 ha et 10 experts consultés).
Ressources :
Une méthode innovante de récolte de luzerne, dont les feuilles sont une ressource à haute valeur protéique, a été développée depuis 2016, permettant de séparer les feuilles des tiges afin d’obtenir une fraction protéique plus importante (27% MAT pour les feuilles de luzerne contre 18% plante entière).
Cette technique, appelée MASSAÏ (pour en savoir plus cliquer ici, ; plus d'informations en vidéo), a été testée sur des élevages monogastriques et semble prometteuse à mettre en œuvre en élevage bovin lait car permettant de se substituer du tourteau de soja importé.
Une expérimentation est mise en place sur l’année 2022 pour trouver la meilleure formulation de conservation des feuilles de luzerne et l’effet sur la production des vaches laitières.